DÎNETTE


2000, vidéo.
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Cette vidéo très écrite et théâtralisée préfigure les orientations de mon travail actuel. Dînette est un long dialogue déclamé en cinq parties entre moi et un double empaillé. Nous sommes assis autour d’une table sur laquelle nous sont servis des concentrés de monde en plat. Plus la discussion avance et s’abstrait, plus la composition des plats devient immatérielle.
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Nommer c’est prendre.
Le nom c’est la première colonisation.
La table-monde, c’est le comptoir des vérités, leur lieu de commerce.
Finalement l’autre me confirme et cette situation à table n’a qu’un point de vue.
Le monde des autres, je n’y suis pas, eux sont accessoires du mien.

Je veux dissoudre la consistance de la chose dans l’image qui la représente, qu’elle perde corps dans le nom qui la désigne au monde des hommes.
Je veux atteindre la vacuité du langage par son utilisation abusive, faire douter du réel interprété, pour sonder la relativité entre les vérités-refuges.
Constater la persistance du vide comme surface résiduelle de nos recherches transcendentales.

On prétend de sa vérité qu’elle doit être l’assurance de son réel, on attend du monde qu’il confirme notre présence-existence.
À force de s’étudier dans son domaine, on fait de nos choses domestiques les écrans de nos idées et du vivant une grande boîte d’archives.
On s’entretient entre nous. On se complaît par-dessus, dans le monde représenté.
On contemple le phénomène méthodiquement absurde de nos référents qui se référencient - nouvelle production de mots, nouvelle corruption du monde.



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